Le manga en France

Contrairement à nous les occidentaux, les japonais reconnaissent le manga comme un phénomène de masse touchant une énorme partie de la population du Japon tous âges confondus. D’après plusieurs estimations de presse japonaises, on peut estimer que 60% de la population lisent en moyenne au moins un manga par semaine sans compter les prépublications   dans la presse nippone. De plus, leurs prix sont moins élevés qu’en Europe en avoisinant les 4€ par unité contre une moyenne de 6€ à 9€  en France.

                Malgré son arrivé dans les années 1980 en France, le manga n’a connu un réel succès qu’à partir des années 2000. C’est en effet à partir de cette période que les éditeurs de bande dessinée japonaise ont vu leurs nombre augmenter d’année en année, en développant les parutions annuelles.  Il est d’ailleurs important de noter qu’en 2000, le manga représentais  2,5 millions € en France ( source:  Associations des critiques et journalistes de la bande dessinée). Mais c’est à partir de 2002 que le marché du manga a connu un véritable bouleversement avec pour la première fois de son histoire 370 parutions  tous éditeurs confondus et à continuer de s’accroître jusqu’en 2006 avant de connaître plusieurs années de suite une certaine stabilité dans le nombre de parutions annuelles. C’est en 2007 que la France, avec pas moins de 12 millions d’exemplaires vendus, qu’elle se place au deuxième rang mondial de la consommation de manga devant les États-Unis et l’Allemagne mais reste cependant derrière le Japon (un développement de 150%en 5 ans, soit une multiplication par 2,5). Avec une évolution rapide de nombreuses nouvelles maisons d’éditions ont vu le jour, mais beaucoup n’ont pu rivaliser à coté des leaders du secteur. Actuellement, 32 éditeurs se partagent le marché, mais seulement une minorité domine réellement ce secteur. Cependant chacune d’elles ne publient pas systématiquement le même genre d’histoire conté dans les mangas. 

                La bande dessinée japonaise compte une multitude de genre permettant une approche tous publics: le « Shonen » est destinés plus aux adolescents masculins, le « Shojo » à un public plus féminin, le « Seinen » pour un public plus mature, le « Hentai » pour les adultes et public avertis … Mais depuis peu, de nouveaux genres apparaissent pour un tout autre profil de consommateurs: le « Boy’s Loves » ou le « Ladies »  destinés à une clientèle homosexuel.

                A l’heure actuelle, les publications de mangas en France sont de 90 à 95% de simple    traductions (conservant ainsi le sens de lecture d’origine, ainsi que  les particularités ou commentaires des auteurs) et occupent actuellement près de 35% des ventes de bande dessinés soit pas moins de 80 millions d’euros. Cela est du en partie par leur rythme important de parution : en moyenne c’est deux nouveaux mangas qui sont diffusés chaque jour ouvrable en France.  Après avoir connu une croissance constante avoisinant les 22% annuel connaît un   sérieux coup de frein, avec une baisse des ventes en volume et en valeur environnant les 5% ce qui semble afficher que la bande dessiné asiatique a atteint un nouveau palier d’autant plus que le rythme de parutions en France des nouveaux mangas rattrape celui du Japon malgré que le nombre de séries moteur tel que « Death Note », «  Naruto », … continu de diminuer.

            Malgré cela, avec 6 essais publiés sur les mangas en 2009, le marché semble encore avoir un « potentiel d’élargissement » selon l’ACBD. Ils notent d’ailleurs « une audience grandissante des sites web spécialisés tels que manga-news.com et manga-sancturay.com ou encore animeland.com, animint.com, mangagate.com, mangaverse.net, mangavore.net, mata-web.com, total-manga.com, webotaku.com… ». Le japonais est par ailleurs devenu, grâce aux mangas, la langue la plus traduite de l’édition française. De plus, c’est aussi cette année là que 10 séries représentent 50% des ventes avec pour le dernier une parution estimé avoisinant les 50 000 exemplaires et approchant les 250 000 exemplaires pour le plus vendus.

            Le marché du manga représente au Japon 520 milliards de yen ( 4 milliards 43 millions d’euros ) alors que la France qui se place en seconde position mondiale et première européenne emmagasine pas moins de 260 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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